Sources : Econo-ecolo, Encyclo-ecolo, Wikipédia, Le Flacon.
Sans conservateur, sans paraben, sans phenoxyethanol… Tel est l’argument de vente utilisé par de nombreuses marques pour mettre en avant leurs produits. Elles jouent sur la mauvaise réputation de ces composants et utilisent des termes trompeurs (sans conservateur) pour vendre des produits qui ne sont au final peut être pas forcément meilleurs que les autres.
N’oublions pas qu’un cosmétique peut contenir jusqu’à 50 ingrédients et que conservateur, paraben ou phenoxyethanol n’en représentent qu’une partie.
2 questions à se poser :
1) Sans conservateur : est ce qu’un produit cosmétique peut être formulé sans conservateur ?
2) Sans paraben, sans phenoxyethanol : quelle est la fonction de ces ingrédients ? Pourquoi sont-ils controversés ? Par quoi sont-ils remplacés ?
Est ce qu’un produit cosmétique peut être formulé sans conservateur ?
Cette mention dans la plupart des cas ne veut pas dire qu’aucun conservateur n’a été utilisé pour formuler le produit. En effet, sauf exception (les poudres, huiles végétales pures (huile jojoba) , corps gras (beurre karité) un cosmétique a besoin d’un système de conservation.
Un conservateur sert à limiter la prolifération microbienne (bactéries, champignons, ..) au sein d’un produit.
Selon les conservateurs, leur spectre d’action peut être plus ou moins large, c’est-à-dire agir sur un nombre plus ou moins important de germes.
Dans cet argument « sans conservateur », il faut tout simplement comprendre que les ingrédients utilisés comme conservateurs ne sont pas répertoriés dans la liste des conservateurs officiels reconnus.
Ci-dessous, liste des conservateurs officiels reconnus :
http://leflacon.free.fr/categorie-ingredients.php?fiche=1047
Les parabènes
Les parabens ou Parabènes (PARAoxyBENzoates) sont des conservateurs couramment utilisés dans les cosmétiques.
Certains parabens sont aussi utilisés dans l’industrie alimentaire (additifs E214 à E219).
Les parabens sont actifs contre un large spectre de bactéries et de champignons.
Certains parabens sont présents dans la nature (comme le methylparaben dans les myrtilles), mais pour les cosmétiques, ils sont fabriqués à partir de l’acide benzoïque et sont souvent dilués dans un solvant : le phénoxyétanol, qui est lui-même un conservateur.
Les parabens sont allergènes (réactions cutanées), mais avec un pouvoir allergisant relativement modéré.
Un parabène est un parahydroxybenzoate d’alkyle, c’est-à-dire un ester résultant de la condensation de l’acide parahydroxybenzoïque avec un alcool. Ses propriétés antibactérienne et antifongique font qu’il est généralement utilisé comme conservateur dans les cosmétiques, les médicaments et les aliments.
Les composés de la famille des parabènes les plus couramment utilisés sont :
- le méthylparabène ou 4-hydroxybenzoate de méthyle (E218) et son sel de sodium (E219)
- l’éthylparabène ou 4-hydroxybenzoate d’éthyle (E214) et son sel de sodium (E215)
- le propylparabène ou 4-hydroxybenzoate de propyle (E216) et son sel de sodium (E217)
- l’isopropylparabène
- le butylparabène
- l’isobutylparabène
- le benzylparabène
- A éviter : le butylparaben et l’isobutylparaben.
- Acceptables : le méthylparaben et l’éthylparaben. Pour autant, il ne faut pas rejeter d’un bloc tous les parabens, car parfois s’en passer peut conduire à utiliser des produits tout aussi néfastes.
Les produits sans paraben sont-ils meilleurs ?
- Ne pas utiliser et remplacer des parabens dans un produit de consommation courante n’est pas anodin, car les parabènes sont très efficaces pour limiter la prolifération de germes. Il est absurde de retirer les parabènes pour les remplacer par d’autres substances qui sont soit au moins autant toxiques (par exemple les sorbates, des substances allergisantes, ou l’alcool qui présente de nombreux effets secondaires). Ces substituts sont aussi moins efficaces (avec risque de prolifération bactérienne à la clé).
Le danger de supprimer les parabens est donc de déplacer le risque ; le risque toxicologique est alors quasi nul mais le risque biologique devient réel.
D’un point de vue pratique, il n’est pas facile de remplacer les parabens. Les réactions allergiques dues à des produits sans parabène sont en réelle augmentation selon de nombreux dermatologues. En effet, la conservation avec des huiles essentielles ne convient pas toujours aux épidermes sensibles.
L’utilisation en substitut des parabènes ne convient pas non plus à toutes les peaux. Certains Directeurs de marques cosmétiques ne s’en cachent pas et en privé l’affirment. sous la pression de la rumeur et des consommateurs, il n’ont d’autre choix que de retirer les parabens de leurs soins mais ils le font avec regret.
Quels composants pour remplacer les parabens ?
- Il existe d’autres conservateurs ayant une action proche de celle des parabens, mais aucun n’a un rapport efficacité/risque aussi bon que celui des parabens, surtout pour les quantités utilisées dans les produits de beauté.
- L’acide déshydroacétique : il est interdit dans les aérosols.
- Les alcools : ils ne sont pas aussi efficaces et provoque la sécheresse de la peau.
- Les huiles essentielles : elles ont souvent une odeur puissante mais elles sont parfois allergènes pour les peaux fragiles, plus en tout cas que les parabens. Ce sont des conservateurs autorisés dans les produits BIO ainsi que les conservateurs suivants :
- Le Potassium Sorbate : il est suspecté d’être un facteur d’hyperactivité chez les enfants. Comme les parabens, il s’agit d’un composé fabriqué par l’Homme reproduisant un élément existant à l’état naturel.
- Le Benzyl Alcohol : il fait partie des 26 substances parfumantes allergènes dont la présence doit être signalée sur l’étiquette.
Les parabènes existent aussi à l’état naturel dans certains aliments tels que la mûre, l’orge, la fraise, le cassis, la vanille, la carotte ou l’oignon, des aliments préparés à partir de plantes (jus de raisin, autres jus, vinaigre de vin, …) et certains fromages. On trouve également des parabènes dans les produits fabriqués par les abeilles (propolis, gelée royale, …). Ils sont aussi naturellement présents dans le corps humain (précurseur du coenzyme Q10).
Du fait de leur activité effective antibactérienne et antimycosique, ils sont utilisés comme conservateurs dans des aliments, des boissons, des cosmétiques et des produits pharmaceutiques. On les retrouve dans plus de 80 % des produits d’hygiène et de toilette dont des shampooings, des crèmes hydratantes, mousses à raser, gels nettoyants, …
L’activité antimicrobienne augmente en fonction de la longueur de la chaîne carbonée de l’alcool estérifié du parabène ; mais les plus utilisés sont le méthylparabène et le propylparabène du fait de leur plus grande solubilité et parce qu’ils possèdent un effet synergique.
Des additifs spécifiques comme le méthylparabène sont ajoutés aux anesthésiques locaux pour augmenter l’activité antibactérienne.
Le méthylparabène est le conservateur le plus utilisé dans l’anesthésie locale. À l’état pur il est incolore et n’est pas affecté par la chaleur ou le froid. Les solutions de méthylparabène sont stables à un pH entre 3 et 6, mais ils sont hydrolysés dans un environnement alcalin.
Le propylparabène a des propriétés similaires.
Ces conservateurs ne remplacent pas les techniques de stérilisation mais aident seulement à diminuer la charge microbiologique.
Des études indiquent que le méthylparabène appliqué sur la peau à une concentration telle qu’on le trouve dans les produits cosmétiques, accélère le vieillissement cutané et augmente les dommages subis par l’ADN si la peau est exposée au soleil.
La polémique autour des parabènes
Les parabènes sont apparus pour remplacer d’autres conservateurs, les formaldhéïdes jugés dangereux et dont l’usage est aujourd’hui limité aux vernis à ongles.
A ce jour, Les parabènes sont des conservateurs controversés et la mention « sans paraben » est devenue un argument de vente largement employé par les fabricants.
La polémique a commencé en 2003 suite à une étude britannique qui avait mis en évidence une relation entre parabènes et cancer du sein, mais il était apparu que la dose concernée était sans rapport avec celle utilisée dans la conservation.
En ce qui concerne les parabens, il n’a pas été prouvé qu’ils soient cancérigènes pour l’Homme. Ce que l’on sait, c’est qu’ils sont cancérigènes à haute dose pour le rat ce qui ne prouve pas grand chose, car d’une part le métabolisme du rat diffère de celui de l’Homme et d’autre part les doses autorisées dans les cosmétiques sont censées être inoffensives pour l’Homme.
Ces limites s’élèvent à 0,4 % pour chacun des parabens et le total de tous les parabens d’un même produit ne pouvant dépasser 0,8% (calculé en masse d’ester).
La polémique vient du fait, que lors d’une étude anglaise du Dr Philippa Darbre faite sur vingt échantillons de tumeurs cancéreuses du sein, il a été trouvé des traces de parabens dans 18 d’entre eux.
Cependant, aucun lien clair n’a été fait entre les parabens et le cancer et encore moins entre l’utilisation de produits cosmétiques contenant des parabens et le cancer ; il aurait fallu pour cela, vérifier si les cellules saines contenaient ou pas des traces de parabens et comprendre la provenance de ces parabens (ils pourraient par exemples avoir été ingérés lors du traitement anti-cancer), pour pouvoir aboutir à une conclusion. Notons enfin que cette étude portait sur très peu d’échantillons.
Ceci étant dit, le fait que les parabens soit métabolisés (c’est-à-dire le fait qu’on puisse les retrouver dans l’organisme) peut être considéré comme inquiétant en soi et chacun est évidemment libre de prendre les précautions qu’il juge nécessaires, afin d’éviter les produits contenant certains ingrédients qu’il considère comme douteux.
Des effets toxiques du propylparaben et du butylparaben sur la reproduction ont été mis en évidence chez le jeune rat. Les études ont été réalisées à des doses susceptibles d’être compatibles avec les expositions humaines et suggèrent un risque potentiel pour la fertilité masculine. Aucun effet n’a été mis en évidence avec le methylparaben ni avec l’ethylparaben.
Le phenoxyethanol
Le phénoxyéthanol est un éther de glycol aromatique utilisé dans les produits dermatologiques tels que les crèmes pour la peau et les crèmes solaires pour ses propriétés d’agent de conservation et de solvant.
Le phénoxyéthanol est présent à l’état naturel dans le thé vert et la chicorée.
Ce conservateur sert aussi souvent de solvant pour d’autres conservateurs, en particulier pour les Parabens.
Le phénoxyéthanol est un liquide huileux incolore de faible odeur aromatique. Il est modérément soluble dans l’eau, très soluble dans l’alcool, l’éther, l’acétone, le glycérol, le propylène glycol, les solutions de soude et légèrement soluble dans les huiles minérales.
Le phénoxyéthanol est un produit stable dans les conditions normales de température et de pression. Il est également stable en présence d’acides et de bases. Il peut réagir vivement avec les oxydants forts avec risque d’incendie et d’explosion. C’est un produit combustible. Les produits de la combustion sont des oxydes de carbone. Son noyau benzènique lui confère également des propriétés parfumantes. C’est un bactéricide (généralement utilisé avec des composés d’ammonium quaternaire), souvent utilisé à la place de l’azoture de sodium dans les tampons biologiques car moins toxique et ne réagissant pas avec le cuivre et le plomb.
Le phénoxyéthanol est bien absorbé par voie orale ou cutanée. Il est métabolisé en 2-phénoxyacétique et est éliminé essentiellement dans l’urine.
Il existe peu de données concernant la toxicité du phénoxyéthanol chez l’homme. Concernant la toxicité aiguë, les concentrations jusqu’à 10% (dans la vaseline) appliquées sur la peau de volontaires ne provoquent pas d’effets irritants. On ne dispose pas de données sur les risques cancérigènes ou les effets sur la reproduction liés au phénoxyéthanol.
Extrait du lien ci-dessous :
http://www.carevox.fr/forme-beaute/article/les-cosmetiques-bios-sont-ils
« La grande tendance dans les cosmétiques, est de diaboliser les conservateurs dont le paraben et de faire croire que le salut passe par le bio et le naturel… Pourtant, rien n’est moins sûr, car si les sirènes du marketing fonctionnent à merveille, la réalité scientifique vient calmer les ardeurs du 100% naturel. »
Les conservateurs… Un grand débat, mais quand je vois l’affaire de la bacterie E. Coli Antero-hémorragique sur une exploitation bio de graines germer… Certe il s’agit plutôt de pesticide dans ce cas, mais cela ne pourrait il pas arrivé dans un lot de pot de crème « sans conservateur » (avec une souche pathogène quelconque..)…
Ceci dit ton article est intéressent 🙂
Bonjour Cookies et bienvenue sur mon blog.
Oui, les conservateurs c’est un grand débat.
Je me suis posée les mêmes questions que toi au sujet de cette bactérie trouvée dans une exploitation bio de graines germées et c’est la raison pour laquelle j’ai décidé de faire un article sur les parabens.
Je pense également, qu’une souche pathogène quelconque peut survenir dans un lot de pots de crème ou dans un ingrédient à la vente sans un très bon conservateur.
Personnellement, j’ai peur qu’en supprimant les parabens on surdose d’autres conservateurs moins efficaces, pour causer d’autres problèmes sans forcément assurer une conservation optimum à un produit ou un ingrédient.
Je déplore qu’on ne puisse pas trouver des parabens en France et qu’on soit obligé de passer une commande à l’étranger pour s’en procurer.
Ton article est bien détaillé, malheureusement, les parabens étant interdits ils vont être remplacés par d’autres molécules plus dangereuses mais toujours autorisées car on ne s’est pas penché sur ce problème.
Le fait d’interdire subitement sans temps de recherche risque d’être pire que mieux.
Quant aux conservateurs, il est illusoire de penser qu’un conservateur 100% naturel peut être efficace dans un cosmétique vendu dans le commerce. Qui voudrait retrouver sa crème de jour à 50 euros le pot moisie au bout d’un mois….
Tu as raison Cookie, mettre sur la peau ou manger c’est pareil, il faut être très précautionneux, surtout pour des produits pour des jeunes enfants.
Cécile, bienvenue sur mon blog et merci beaucoup pour ton commentaire.
Je pense exactement la même chose que toi et Cookies.
Je ne me pose pas de question dessus, j’en consomme
– dans les médicaments quand je dois en prendre (et je n’accepterais pas une injection qui ne soit pas correctement conservée,
– dans certains cosmétiques que je ne fabrique pas moi même (je ne mettrai pas de mascaras sans parabens sur mes yeux vu le temps que le tube passe dans ma salle de bains avant la fin or je me maquille quasiment tous les jours)
…
Je crois que le problème des parabens vient du fait qu’il y en a partout et que l’accumulation pose question à défaut d’être certain de l’innocuité de telles quantités et d’une exposition longue (du 1er jour in utéro à la mort).
Comme on est largement exposé à des milliards d’autres trucs dangereux et qu’il faut continuer à manger, respirer, boire, enfanter… je consomme des parabens et je vis et je ris autant que je peux …
Merci Colchique de remettre quelques idées à leur place.
de rien en excès… c’est valable pour l’alimentation également…
Cécile, oui, tu as raison. C’est valable également pour l’alimentation.
Michèle, merci beaucoup pour ton commentaire très intéressant et que j’approuve totalement.
Je viens de lire ta réponse ma chère et je suis content je voir que je ne suis pas le seul à penser d’une tel manière.
Et la j’ai decouvert que des marques qui se disent sans conservateur ou avec très peu « cache » dans leur compo des paraben en inscrivant leurs nom chimique complet « hydroxybenzoate de … »
et les gens en achetant leurs produit cosmetique fais a la main il se dise si c’est fais main et qu’il dise avec très peu de conservateur alors je n’aurais pas de paraben… La preuve que oui il en on. Je ne dénonce pas le fais qu’il en utilise, je dénonce le fais que c’est pratiquement caché au consommateur, parce que vous allez pas me dire que tout le monde sais ce que veux dire hydroxybenzoate de methyle….
Enfin voila quelque chose que me scandalise.. C’était mon coup de gueule désolé Colchique 😳
Je voulais dire Paraoxybenzoate de.. Desolé 😳
Cookiesbulles, ne sois pas désolé car c’est un excellent coup de gueule.